samedi 30 août 2014

La légende du Loup Blanc


La vie est comme un arc en ciel. Il faut de la pluie et du soleil pour en voir les couleurs.
Jules Renard
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La légende du loup blanc

L’histoire que je vais vous raconter remonte à la nuit des temps
A cette époque, la Terre était recouverte de vastes forêts sans fin. Certaines étaient inextricables et les voyageurs égarés retrouvaient rarement leur chemin.
En ces temps-là, les loups vivaient nombreux. Ils formaient des clans très hiérarchisés, intelligents, forts et courageux. Ils n’avaient d’autres ennemis que les hommes.
loup-blancLes hommes, quant à eux, nourrissaient une haine profonde envers les loups et, lorsqu’ils se trouvaient face à face avec eux, il était rare que tous deux survivent à cette rencontre.
A peine l’enfant des hommes marchait qu’il avait appris à haïr le loup.
Chaque décennie écoulée, les loups, uniquement les chefs de clan et quelques élus, entreprenaient le grand voyage. De toutes les régions du Nord de l’hémisphère, ils convergeaient en un même lieu, une vaste clairière au centre d’une forêt profonde et noire, quelque part dans un pays que l’on appellera plus tard la FRANCE.
Certains venaient de très loin. C’était le grand rassemblement au cours duquel les loups mâles et femelles encore solitaires allaient sceller une nouvelle alliance. Ils venaient trouver là le compagnon d’une vie.
Les chefs partageaient leur savoir et les jeunes bâtissaient leur descendance.
Cette année là, LOUP BLANC, chef de clan encore solitaire, venait pour y trouver une compagne. Chemin faisant, il pensait au lourd secret qui était le sien.
Quelques mois plus tôt, au cours d’une chasse, il avait découvert une jeune femme évanouie dans la neige fraîche. Il s’était approché d’elle doucement, avec méfiance comme on le lui avait toujours appris. De longues minutes s’étaient écoulées ainsi quand, soudainement, la jeune femme bougea. Elle entrouvrit les yeux et, loin d’être terrifiée par la vue du loup, elle lui sourit.
Elle tendit une main et caressa la fourrure de l’animal. Celui-ci accueillit cette marque d’affection d’abord avec surprise puis bientôt avec plaisir. Sans savoir qu’il pouvait la comprendre, elle lui expliqua sa peur lorsqu’elle s’était vue égarée dans la forêt. En entendant du bruit, elle s’était mise à courir sans voir une grosse branche qui barrait le chemin. Elle avait trébuché lourdement et s’était évanouie.
Tout en lui parlant, elle n’avait cessé de le caresser. Elle le regarda droit dans les yeux et lui demanda de l’emmener jusqu’au village. «Seule, dit-elle, je ne retrouverai jamais ma route».
LOUP BLANC s’exécuta. Il la reconduisit jusqu’à l’entrée du village et, longtemps, il resta là, à la regarder partir, même lorsqu’il ne pouvait plus la voir.
De retour dans la tanière du clan, il comprit qu’il ne serait plus jamais le même. Jamais plus il ne verrait les hommes de la même manière. Il se prit même à revenir guetter l’entrée du village dans l’espoir de l’apercevoir.
A de nombreux kilomètres de là, une louve et son frère cheminaient au côté d’un chef de clan. Ils faisaient eux aussi route vers le grand rassemblement.
La louve CALYPSONE venait y faire alliance. Elle l’espérait depuis longtemps mais depuis l’été dernier, elle était habitée par la peur. Son chemin avait croisé celui d’un gentilhomme blessé. Au lieu de le dénoncer à la meute comme il se doit, elle l’avait caché, recouvert de feuilles et de branchages et l’avait nourri jusqu’à ce qu’il puisse se débrouiller seul.
L’homme n’avait jamais manifesté la moindre crainte face à la louve. Au contraire, il aimait lui parler, la caresser. Il lui faisait des confidences comme il l’aurait fait à un des ses semblables. Il rêvait d’un monde où les hommes et les loups feraient la paix, un monde où la haine de l’autre n’existerait plus.
Un soir, alors que CALYPSONE venait le retrouver, il était parti en laissant sur le sol son écharpe, un peu de son odeur qu’elle prit plaisir à renifler.
Souvent, depuis lors, elle venait s’allonger au pied de l’arbre qui avait été le témoin de leur amitié.
La clairière sacrée était prête, tous les participants s’étaient rassemblés en plusieurs cercles. Au milieu se trouvaient les solitaires. Il était coutume de s’observer et, lorsqu’un loup mâle trouvait une louve à sa convenance, il s’avançait au milieu du cercle puis, de là, en rampant il se dirigeait vers l’élue.
Ce soir sacré, lorsque CALYPSONE aperçu LOUP BLANC, elle reconnut immédiatement le compagnon qui habitait ses rêves, celui qu’elle avait toujours attendu.
Aussi, bousculant toutes les règles, elle s’avança vers lui, sans crainte, le regardant au fond de ses prunelles dorées.
LOUP BLANC, comme s’il avait toujours su ce qui allait arriver, accepta CALYPSONE comme compagne sans se formaliser de la façon cavalière qu’elle avait utilisée pour arriver à ses fins.
La nuit même, leur union fût scellée. Le grand sage donna son accord après avoir vérifié qu’ils n’appartenaient pas au même clan et que leurs deux statures s’harmonisaient entre elles.
La louve fit ses adieux au clan qui l’avait vu grandir et se prépara au voyage de retour.
Leur périple fût sans histoire.
Inconsciemment ou pas, LOUP BLANC construisit leur gîte non loin de l’endroit où il avait découvert la jeune femme l’hiver dernier.
Au printemps de l’année qui suivit, CALYPSONE donna naissance à deux louveteaux, un mâle et une femelle. Avant de mettre bât, elle avait avoué à LOUP BLANC le parjure qu’elle avait fait à sa race en cachant et en nourrissant un humain. LOUPBLANC lui avait à son tour confié son secret et, depuis lors, ils ne formaient plus qu’un.
Une nuit, ils furent réveillés par des cris qui les fit sortir de leur tanière. Ils aperçurent au loin une fumée épaisse. Un incendie embrasait le ciel. Les cris durèrent longtemps, et au petit jour, une odeur âcre parvint jusqu’à eux.
La magie des loups en ces temps là était grande et leur haine des humains encore plus grande. Plusieurs clans s’étaient unis pour détruire un village qui avait tué plusieurs des leurs. Ceux qui n’avaient pas péri dans l’incendie furent dévorés pas les loups.
LOUP BLANC rassembla sa compagne et ses petits et décida de s’éloigner à tout jamais de ces contrées barbares. Il voulait un monde différent pour sa descendance.
Au même moment, un homme et une femme, seuls survivants du massacre, fuyaient eux aussi l’horreur de la nuit.
La légende dit que la route des loups croisa celle des humains. Que LOUP BLANC reconnut la jeune femme qu’il avait secourue de même que CALYPSONE reconnut l’homme comme étant celui qu’elle avait caché dans les bois.
On dit aussi qu’ils firent chemin ensemble jusqu’à une grande clairière.
Uniquement avec leur courage, ils bâtirent un monde nouveau où tous ceux qui vivaient sans haine furent les bienvenus… Les humains comme les loups…
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