On dit souvent qu’il est difficile d’être heureux. Or, c’est l’une des choses les plus faciles qui soient, en réalité. Il suffit, par exemple, de penser un instant à ce qui se passe bien dans notre vie… Ou de baigner dans l’amour que l’on ressent pour nos enfants… Ou encore simplement de calmer notre mental et de respirer profondément. On pourrait même extraire du bonheur d’une chose aussi banale que notre verre d’eau, si on le voulait (en savourant pleinement chaque gorgée, ou en prenant conscience de la chance que l’on a d’avoir aussi facilement accès à ce fluide de vie). En fin de compte, le bonheur est aussi accessible que l’air sous notre nez.
Être heureux – ou être de plus en plus heureux – est donc super ultra facile. Ce qui est difficile, Jean Loup, est de vouloir l’être. Oui, ce qui peut être incroyablement ardu est de vouloir diriger notre attention vers ce qui se passe bien dans notre vie, de vouloirbaigner dans un état d’amour, de vouloir prendre de grandes respirations, plutôt que de se contracter. Car dès le moment où on veut vraiment mettre notre bien-être en priorité, c’est un jeu d’enfant. Pouvez-vous sentir à quel point cette distinction est significative et puissante? Évidemment, on veut tous être heureux, en théorie. Qui déclarerait le contraire? Or, il se trouve que l’on a accumulé de nombreuses résistances à l’allégresse et à la légèreté, au fil du temps. On a appris que notre vie ne pouvait pas aller trop bien, qu’il y a un certain niveau limite de bonheur qu’on ne devait pas dépasser, par exemple. Ou on a appris qu’être intensément joyeux nous rend plus vulnérables à la souffrance. Ou on peut avoir accepté l’idée qu’être tourmenté est un signe de profondeur. Ou que le stress aide à faire avancer les choses dans la bonne direction. Oh, on reconnaît généralement que ces idées sont irrationnelles… mais elles ont néanmoins le dernier mot, bien souvent. Elles nous amènent à nous refuser ce que l’on désire le plus au monde, souvent sans même qu’on en soit conscient. Ainsi, on met beaucoup d’accent sur les diverses façons de cultiver le bonheur, comme faire des listes de gratitude, entretenir de belles pensées, etc. Et c’est magnifique. Cela dit, si on ne parle que de cela, on oublie l’essentiel… car cet aspect n’a jamais été le défi, en partant. Le défi n’a jamais été de trouver les bonnes techniques pour être heureux, mais plutôt de rencontrer et dépasser les parties de nous qui ne veulent pas l’être. Et il est crucial d’exposer ces parties de nous qui sont friandes de lourdeur et de malheur, si on veut s’en libérer, car on est toujours victime des obstacles que l’on n'a pas identifiés.
Si vous cherchez à augmenter le niveau de bonheur que vous vous permettez de vivre, je vous invite donc à être de plus en plus présent à ce qui se passe en vous, à vous étudier attentivement. Rencontrez cette étrange petite créature assoiffée de stress et d’insatisfaction qui vous habite. Lorsque vous n’allez pas aussi bien que vous le pourriez, cernez les croyances qui vous amènent à choisir les pensées sombres plutôt que les pensées douces et apaisantes. Ralentissez, ralentissez, puis ralentissez encore, et observez cette partie de vous qui craint la joie… Notez ses tactiques tantôt très évidentes, tantôt très subtiles.
On parle ici d’allumer la lumière, tout simplement. On parle de se battre un peu moins, de se juger un peu moins, et de se comprendre un peu plus. On parle de commencer à se dire des choses comme «tiens, je suis présentement sous l’emprise de cette partie de moi qui croit en l’utilité du stress», plutôt que de mordre à l’hameçon automatiquement, sans même le réaliser. On parle de s’élever graduellement au-dessus de ces peurs qui ne nous appartiennent pas, de s’aligner avec ce que l’on est et veut vraiment, et de s’ouvrir courageusement à cette abondance de joie, d’amour et de paix qui semble parfois si loin, mais qui nous attend toujours sagement, sans jamais menacer de s’en aller, directement sous notre nez. Bon lundi!
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