Bon lundi mes magiques,
Je suis émue du départ de Nelson Mandela, un homme que j’admire profondément. J’ai écrit ce texte en pensant à lui…
Il y a un moment dont je me souviendrai toujours. C’était il y a environ cinq ans. Je m’apprêtais à quitter la maison avec Pacha (qui ne me laisse jamais partir sans lui). J’avais ouvert la porte arrière de ma voiture, et j’attendais qu’il monte pour pouvoir partir. Je devais absolument partir si je voulais être à l’heure à mon rendez-vous. Or, monsieur n’avait aucunement l’intention ni de monter, ni de rentrer dans la maison. Il ne faisait qu’aboyer encore et encore, avec sa puissante voix de ténor. Le temps filait, j’étais de plus en plus pressée, et mon pitou était de plus en plus agressif et insistant.
Finalement, après vingt minutes d’aboiements incessants (c’était probablement moins de cinq minutes, en fait, mais bon…), j’ai perdu mon sang-froid et j’ai crié, en pesant chaque mot : HEY, ÇA VA FAIRE, L’AGRESSIVITÉ! Ce moment a changé ma vie. Je ne sais pas si vous pouvez voir l’ironie de la situation en lisant le récit, mais elle m’a sauté aux yeux, au moment même où j’ai prononcé ces mots. J’étais devenue agressive pour qu’il arrête d’être agressif envers moi. J’aboyais après lui, d’une certaine façon, pour qu’il arrête d’aboyer après moi. C’était tellement fou que j’ai eu une sorte d’électrochoc. Et à ce moment, j’ai compris quelque chose que j’avais toujours su intellectuellement, mais que je n’avais encore jamais compris aussi profondément.
Vous avez probablement remarqué que l’on tend à agir envers les autres comme ils agissent envers nous, souvent même à imiter la personne (ou le pitou!) dont on déplore le comportement. C’est le bon vieux réflexe préhistorique : tu es violent envers moi, alors je suis violent envers toi. Tu me juges, alors je te juge en retour. Tu m’agresses en klaxonnant après moi, alors je te réserve le même traitement – que ce soit en klaxonnant aussi ou simplement en entretenant des pensées dures à ton égard. Oui, œil pour œil, dent pour dent.
Et voici ce qui est absolument, totalement, incroyablement fascinant : on est profondément convaincu que notre réaction est justifiée, et que le comportement de l’autre ne l’est pas – même si on fait exactement la même chose que lui, essentiellement. Ainsi, notre belle-sœur ne devrait pas nous critiquer, mais nous, on a le droit de critiquer le fait qu’elle critique souvent. Notre collègue ne devrait pas parler derrière notre dos, mais nous, on peut parler derrière le sien, car c’est lui qui a commencé. Nos parents devraient nous accepter comme on est, mais c’est ok si nous, on n’accepte pas qu’ils sont comme ils sont. Ou on laisse le venin circuler dans nos veines en entendant parler d’un criminel à la télé, même si c’est le même type de venin (à beaucoup plus grande dose) qui l’a amené à commettre les actes que l’on déplore tant. Aussi absurde soit-il, ce mécanisme est universel et profondément ancré… Il se manifeste généralement sans même qu’on le réalise, toujours habilement déguisé. Pour ma part, je continue de le démasquer régulièrement… Encore récemment, je me suis sentie devenir dure et hargneuse en entendant parler d’un groupe de personnes qui démontraient, à mon avis, un grand manque de compassion, pour ensuite réaliser que j’étais en train de faire exactement la même chose qu’elles, à ce moment – c’est-à-dire que mon cœur était devenu tout aussi fermé que les leurs me semblaient l’être. C’est tout de même assez drôle, n’est-ce pas? En fin de compte, on parle ici du cycle de la guerre – au sens large du terme, bien sûr. Le cycle du non-amour et du non-respect, si vous préférez. On se passe la balle continuellement… On projette cette lourdeur sur l’autre, qui la projettera lui-même sur un autre, qui la projettera ensuite sur un autre, qui la projettera peut-être vers nous, et ainsi de suite. Et on se sent tous justifiés de participer, car ce n’est pas nous qui avons commencé. Quand ce sont les autres, c’est regrettable, mais quand c’est nous, c’est ok.
Ainsi, quand on voit l’ampleur de notre inconscience collective, le phénomène peut sembler terriblement gros, profond et difficile à changer. Or, la fin de ce cycle repose sur une seule personne : la première personne qui a le courage de déposer la balle plutôt que de la relancer. La première personne qui choisit de rester droite et digne plutôt que d’imiter les comportements des personnes qu’elle voudrait changer. La première personne qui a la force de respecter même ceux qui ne la respectent pas, simplement car c’est sa nature profonde d’être respectueuse et qu’elle refuse d’être ce qu’elle n’est pas. La première personne qui peut respirer profondément et laisser l’émotion passer plutôt que de crier ou klaxonner.
Évidemment, on ne parle pas ici de ne rien faire et de se laisser marcher sur les pieds. Au contraire. Parfois, il est non seulement adéquat mais important de s’impliquer et de changer ce qui peut être changé, ou de protéger ceux qui doivent être protégés. On parle simplement ici d’ancrer nos paroles et nos actions dans l’énergie du cœur plutôt que dans cette partie de nous, animale, qui cause les guerres et la souffrance depuis Dieu sait quand. Oui, on parle de faire partie de la solution, plutôt que du problème. Chacun peut découvrir pour lui-même comment cela se traduit, selon ce qu’il vit. On admire tous les personnes comme Nelson Mandela qui sont restées au service de l’amour, presque toujours en ligne avec leurs valeurs les plus profondes, même devant les pires circonstances qui soient. Mais nous avons tous l’occasion, chaque jour, de choisir de penser et d’agir avec ce type de courage. Nous sommes tous fondamentalement grands, importants, héroïques… Nous pouvons tous être cette première personne qui choisit la paix et qui brise ce cycle fou. En fait, ce n’est pas que nous pouvons l’être, en réalité, mais que ça ne peut être que nous. Sur ce, je vous souhaite un beau lundi! (Et Pacha vous fait un petit clin d’œil magique…)
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